UNSA FESSAD – Services, Activités Diverses, Tertiaires et Connexes

Un PLFSS 2025 sans vision et qui creuse les inégalités

Le gouvernement a dévoilé ce jeudi le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025. Pour l’UNSA, ce texte suscite beaucoup d’inquiétudes. Les nombreux « coups de rabot » sur les droits des assurés sociaux et le manque d’ambition pour renforcer le financement de notre système de protection sociale sont autant de signaux d’alerte. L’UNSA dénonce une politique d’austérité qui ne prépare pas l’avenir.

Les principales inquiétudes :

Report de la revalorisation des retraites repoussée au 1er juillet 2025. Elle se fera au détriment des retraités. Ce qui est inacceptable.
ONDAM sous-évalué : fixé à 2,8 % pour 2025, l’objectif en matière de soins de ville et d’hospitalisation est largement sous-évalué et insuffisant. L’UNSA s’inquiète du sous-financement chronique de notre système de soins, contraire aux ambitions de la loi Ségur qui prône des investissements importants dans les établissements et reconnaît l’engagement du personnel.
Réduction des droits des assurés sociaux : le gouvernement compte réaliser des économies et diminuer les droits des assurés sociaux. Pour l’UNSA, ces réductions successives de nos droits sont graves. Si elles étaient appliquées, ces mesures seraient un signe supplémentaire d’un désengagement de la Sécu et pénaliseraient tous les assurés sociaux et en particulier les plus précaires.
Sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles : en 2023, cette sous-déclaration représente entre 2 et 3,7 milliards d’euros. Pour l’UNSA, ce montant n’est pas admissible. Il faut davantage de prévention et de contrôles des entreprises pour en finir avec cette sous-déclaration permanente !
Abandon du congé de naissance : la réforme du congé parental promise est abandonnée.
Un vieillissement de la population non financé : la branche autonomie sera déficitaire dès 2025 (-0,4 milliard) et le déficit continuera de se creuser jusqu’à atteindre -2,5 milliards en 2028. Ni les engagements déjà pris, ni le mur démographique à venir ne sont financés.

Quelques mesures peu ambitieuses pour renforcer le financement

Un début de réforme des allègements des cotisations employeurs : l’UNSA salue ces efforts, mais juge ces mesures beaucoup trop timides. En 2023, les exonérations de cotisation employeur se sont élevées à 80 milliards d’euros. Mettre en œuvre la conditionnalité des aides devient une urgence.

Quelques nouvelles recettes : des mesures prévoient de nouvelles ressources pour le budget, notamment avec la clause de sauvegarde médicaments. Toutefois, pour l’UNSA, ces apports ne sont pas suffisants.

L’UNSA demande :

• de mobiliser davantage la part de la fiscalité environnementale allouée à la Sécurité sociale en raison des impacts de la dégradation de l’environnement sur la santé.
• le renforcement significatif de taxes comportementales notamment sur ventes d’alcool et de produits sucrés. D’autres pistes pourraient être activées telles que la mobilisation des droits de succession ou une redevance sur les bénéfices des EHPAD lucratifs pour financer la perte d’autonomie.

Un équilibre absent

Avec ce PLFSS 2025 austéritaire, le gouvernement tente de trouver un équilibre précaire entre la maîtrise des dépenses et le maintien d’un accès aux droits pour les assurés sociaux.

Pour l’UNSA, les réductions des droits, des remboursements et le sous financement général ne feront qu’accroître les inégalités, créant un déséquilibre flagrant face aux modestes propositions visant à renforcer le financement.

L’UNSA appelle les parlementaires à amender ce projet de loi, en mobilisant de nouvelles recettes, pour garantir un accès équitable aux droits sociaux.

Laurent Escure, Secrétaire général de l’UNSA
Contact presse : Dominique Corona, Secrétaire général adjoint

Source : UNSA