Alors que les comptes de la Sécurité sociale se résorbent moins rapidement que prévu, l’UNSA s’inquiète des projections pour les années à venir. Ainsi en 2023, notre système de protection sociale affiche un déficit de 10,8 milliards d’euros soit 3,7 milliards de plus que prévu par le projet de loi de financement pour 2023.
Pour les années à venir, les projections montrent une dégradation continue avec un déficit qui atteindrait 17,2 Md€ en 2027, sans plus de perspective de stabilisation et encore moins de retour à l’équilibre. Les branches maladie et retraites sont particulièrement concernées par ces déficits structurels.
Prenant appui sur ce déficit, un certain nombre de voix s’élèvent pour demander des baisses de prestations pour les assurés sociaux. Augmentation des jours de carences en cas d’arrêt maladie, baisse de la durée d’indemnisation, désindexation de l’inflation des prestations sociales, etc. Pour l’UNSA, l’ensemble de ces propositions sont inacceptables.
Des solutions existent pour augmenter les recettes de la Sécurité sociale sans pénaliser les assurés sociaux.
Comme l’UNSA le réclame depuis des années, il y a urgence à agir sur les recettes. Elle demande au gouvernement de réunir rapidement une conférence des financeurs afin d’examiner les propositions qui permettraient de préserver notre système de protection sociale.
L’UNSA est d’ores et déjà prête à aborder :
• La question de la dette COVID qui pèse aujourd’hui sur les seuls assurés sociaux (50 milliards d’euro)
• La socialisation des compléments de salaires tels que la prime de partage de la valeur ajoutée, les heures supplémentaires, etc. qui représentent un manque à gagner de plus 19 milliards d’euros
• L’augmentation des taxes comportementales, notamment sur les ventes d’alcool et de tabac ou encore sur les produits sucrés
• Les exonérations des cotisations employeurs qui aujourd’hui coûtent 75 milliards d’euros
Ce n’est pas en réduisant les droits des assurés sociaux que nous renforcerons la Sécurité sociale mais bien plutôt en travaillant sur ses recettes. Il est de la responsabilité du gouvernement d’engager très rapidement des concertations sur ce point. L’UNSA y prendra toute sa place.
Source : https://www.unsa.org/3400