Le conseil en évolution professionnelle (CEP) est un service gratuit d’information, d’appui à l’orientation et d’accompagnement des personnes. Il permet à tout actif de faire le point sur sa situation professionnelle, d’élaborer, de formaliser et mettre en œuvre une stratégie d’évolution et de sécurisation de son parcours.
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France compétences, chargée d’organiser le conseil en évolution professionnelle (CEP) pour les actifs occupés, a mené une étude centrée sur l’expérience des bénéficiaires. Ceux-ci ont été questionnés sur les apports et les éventuelles sources d’insatisfaction qu’ils retirent de ce service.
France compétences indique, dans les résultats de cette étude publiés en date du 8 octobre 2023, dans le 8ème numéro de la note d’étude « Analyser pour Réguler », que le CEP a permis à plusieurs enquêtés de définir un objectif en les aidant à élargir leur champ des possibles, à affiner ou encore revisiter leur projet initial.
Les personnes enquêtées valorisent trois dimensions, de ce service gratuit, en particulier :
• L’entrée généraliste du CEP associée à sa fonction d’aiguillage ;
• La capacité du conseiller à personnaliser les informations/conseils délivrés et les transmettre de manière pédagogique ;
• Les soutiens pratiques apportés par le CEP, dans l’appui qu’il apporte pour choisir et atteindre un objectif (élaborer un argumentaire en vue de réussir un entretien, sélectionner une formation ou une certification, obtenir un financement, monter un dossier Projet de Transition Professionnelle ou Démissionnaire pour sécuriser le départ de l’entreprise…).
Elles insistent sur l’intérêt des formules ancrées dans l’activité de travail (enquête métier, stage, immersion dans l’entreprise).
Quand ils ont sollicité le CEP, la plupart des enquêtés éprouvait un sentiment d’insatisfaction professionnelle qui les a amenés à souhaiter faire un point sur leur situation. Pour beaucoup, ce service a représenté un levier de réassurance subjective en leur ouvrant un espace d’écoute et de réflexion, bienveillant et confidentiel grâce auquel ils ont pu verbaliser ce qui ne leur convenait pas dans leur activité.
Ce dispositif d’accompagnement a permis à certains de sortir de l’isolement, rompre avec une dynamique d’autodépréciation et restaurer la confiance en eux et leurs compétences.. Cela contribue à expliquer que des enquêtés jugent ce service « utile » y compris lorsque leur situation objective face à l’emploi n’a pas changé.
Le CEP a parfois joué également un rôle de légitimation en aidant des bénéficiaires à se sentir autorisés à aspirer à autre chose ou à initier des démarches qui leur semblaient hors de portée.
Le retour d’expérience des insatisfaits, qui semblent minoritaires, fait émerger diverses causes de mécontentement : des conseils lacunaires voire erronés ; l’abondance ou le caractère inintelligible des informations transmises ; un déficit d’écoute dénuée de jugement ; l’absence d’explicitation de stratégies de financement alternatives en cas de réponse négative à une demande de financement.
Tout en soulignant les enjeux de professionnalisation et la nécessité de continuer à améliorer la qualité de mise en œuvre de ce service d’un genre nouveau dans le paysage des politiques publiques, cette étude montre que les apports du CEP ne peuvent être réduits à l’accès à une reconversion ou une formation. Ces apports sont beaucoup plus variés, parfois discrets, et participent à équiper les individus dans leur vie professionnelle.
Source : Retrouvez la note d’étude en cliquant ici.
Pour aller plus loin : Le Cep à l’épreuve des usages : quels effets pour ses bénéficiaires ?